SOUVENIR NAPOLEONIEN

L’art des jardins sous le Second Empire

L’art des jardins sous le Second Empire

Napoléon III, l’empereur parcophile et son jardinier Jean-Pierre Barillet-Deschamps

 

Dans les transformations urbaines conduites par le Préfet Hausmann sous l’impulsion de l’Empereur Napoléon III, la création de parcs et de jardins à Paris, ainsi que dans les capitales provinciales, occupe une place importante. Importante par leur création et par leur originalité. Pour expliquer cette émergence des parcs et des jardins, en particulier dans la trame de la rénovation parisienne, il est de coutume d’avancer l’idée que Napoléon III, lors de ses séjours en Grande-Bretagne, aurait été marqué par la place notamment à Londres, accordée aux espaces verts et donc au charme des jardins dit « à l’anglaise ». En conséquence les jardins parisiens réalisés dans le cadre de la rénovation haussmannienne ne seraient que des copies, plus ou moins pâles, des jardins londoniens. Napoléon III n’aurait finalement insufflé dans cette affaire aucune marque personnelle. Il voulait des espaces verts comme à Londres : il les a fait réaliser comme un écrin pour valoriser l’architecture Haussmannienne.
Mais qu’en est-il de l’art des jardins ?
Existe-t-il un art des jardins du Second Empire ?
Qui les a inspirés ?
Dans le cadre de ce vaste projet deux hommes, souvent oubliés, vont jouer un rôle clef : Napoléon III et Jean-Pierre Barillet-Deschamps.

 

Le jardinage paysager : une activité prégnante dans la famille Bonaparte

De l’avis de tous les témoins de l’époque c’est bien Joséphine qui fit du parc du château de la Malmaison un véritable jardin botanique d’une richesse inouïe, à l’égal des plus grands jardins botaniques européens de l’époque. Pour ce faire les plus grands naturalistes, y compris l’explorateur de l’Australie Nicolas Baudin, tous les scientifiques de renom, furent invités, fortement invités, à contribuer à l’enrichissement de sa collection quitte à les tracasser parfois. « Mon jardin est la plus jolie chose du monde. Il est plus fréquenté que mon salon » disait l’Impératrice. Pour y parvenir chacun était censé lui rapporter de nouveaux sujets toujours plus rares accompagnés, pourquoi pas d’animaux. Est-ce par nostalgie pour son ile antillaise si lointaine, sorte de paradis perdu qu’il convenait de recréer à tout prix ou véritable investissement personnel ? Mais il ne fait aucun doute que le résultat fut des plus abouti. Comme le rappelle Pierre Branda dans sa biographie de l’Impératrice : « Créer et entretenir un jardin d’acclimatation était dans l’air du temps. Bonaparte, épris de sciences, encouragea de telles initiatives. Aussi, quand débutèrent les premiers travaux à Malmaison pour les serres, il fut au moins aussi enthousiaste que son épouse. Joséphine profita de cette bienveillance pour devenir experte en botanique. Elle dévora les ouvrages conseillés par ses botanistes, apprit par cœur la nomenclature des plantes ainsi que les principales caractéristiques des végétaux. Elle était capable, quitte à lasser son entourage, de disserter de longs moments sur les plantes les plus rares. Accompagnant le ministre anglais Fox, le comte de Lagarde-Chambonas visitant la fameuse serre fut témoin de son enthousiasme : « Elle nous fit parcourir de magnifiques serres, nous y nommant ces plantes rares que l’art et la patience de l’homme font végéter dans nos climats. » C’est ici, nous dit-elle, que je me suis sentie plus heureuse à étudier la pourpre des cactus qu’à contempler tout l’éclat qui m’environne. C’est ici que j’aimerais à trôner au milieu de ces peuplades végétales ; voici l’hortensia qui vient tout récemment d’emprunter le nom de ma fille (…) » Et de poursuivre « la collection de Joséphine fit l’objet de plusieurs publications. Le botaniste Ventenat, membre de l’Institut, avec l’aide de Pierre Redouté à la planche à dessin, publia ainsi le célèbre jardin de Malmaison tiré à deux cents exemplaires, avec cent vingt planches reproduisant les plus belles plantes des serres. Puis l’intendant Bonpland, toujours avec l’aide de Redouté, fit éditer une Description des plantes rares cultivées à Malmaison et à Navarre comprenant soixante-quatre planches illustrées.»

Comment ne pas récompenser une telle passion ? Ce fut le cas puisque une plante d’Australie et une liane à fleurs du Chili, par ailleurs fleur nationale dans ce pays, porte son nom, juste récompense. Dans ce contexte comment ne pas imaginer facilement que sa fille Hortense n’ait pas bénéficié si non du goût de sa mère pour les plantes, du moins d’une culture horticole et paysagère de très bon niveau avec un tel professeur de botanique qui recevait des plantes du monde entier. A cela s’ajoute au début du XIXème siècle de vastes réflexions sur la façon d’aménager des parcs paysagers et Joséphine, impératrice de la Malmaison, n’a pas manqué d’y participer. Hortense a donc baigné dans cette effervescence paysagère. Lorsqu’elle acquiert bien des années plus tard, en 1817, à la suite d’un bouleversement de sa vie privé, contrainte à l’exil, le domaine d’Arenenberg dans le canton de Thurgovie en Suisse, toute cette formation puisée aux meilleures sources ne manquera d’éclore sur les rives du lac de Constance. En effet tout est à faire dans cette propriété et la priorité est d’abord d’aménager la bâtisse principale, l’aménagement du parc viendra après. Ce moment fini par arriver et devient un objectif primordial surtout après les évènements italiens de 1831. La Reine Hortense va s’investir pleinement dans cette activité comme elle avait fait dans son château de Saint-Leu. Cette fois le domaine est plus petit et la configuration du terrain est plus ingrate et même accidentée, parfois très en pente, vers les rives du lac de Constance. Là il faut tout inventer. Un de ses visiteurs, Emile-Marco de Saint-Hilaire écrit « Elle y a tout créé (d’après ses plans) : jardin, cour, terrasse, sentier sinueux, chemins pour les voitures et petits parc à l’entrée. En arrivant, on rencontre sur la droite, du côté du lac, à l’extrémité du plateau, une grande tente, carrée de forme, peinte en coutil rayé, d’où l’on découvre au loin, d’abord la ville de Constance, avec les deux aiguilles rouge de son clocher métropolitain, puis la grande rive allemande, composée ne de quatre Etats différents ». Un plan d’aménagements est entrepris avec en particulier la réalisation d’une promenade, un bassin et son jet d’eau, la construction d’un ermitage à côté d’une cascade ainsi que d’une serre, le tout enrichis par l’introduction de nombreux arbres rares. Nous disposons d’une lettre d’Hortense en date du 6 juin 1833 qui remercie pour son cadeau un certain général bavarois, Von Washington : « Je vous remercie, général,(…) du joli arbuste que vous m’envoyez. Je viens de le planter tout près de ma chapelle où on en jouira davantage et le vent ne lui fera pas de mal. Je connaissais cette plante sous le nom de Pompadoura, à la Mal-Maison (sic) on la nommait ainsi ; mais les botanistes comme l’était ma mère savaient sans doute aussi son nom latin. Ma campagne est charmante dans ce moment, toutes mes plantations ont bien pris. »

A-t-elle seule conduit ces travaux d’aménagements ou a-t-elle été influencée par des paysagistes de renom comme avait recouru, en son temps, sa mère pour la Malmaison ? Or le grand paysage de l’époque dans les pays de langue allemande c’est le Prince Hermann Von Pückler-Muskau (1785-1871). Il publie en 1834 son ouvrage au titre évocateur, « Aperçus sur l’art du jardin paysager », sur lequel il construira sa renommée. Il est fort probable que le Prince ait été non seulement en contact avec l’ex Reine de Hollande à Arenenberg mais qu’il ait donné vraisemblablement quelques conseils pour fournir des orientations paysagères pour son parc. Si Pückler-Muskau est en France largement oublié, il convient cependant de souligner combien il a inspiré, en ce début du XIXème siècle, tous ceux qui se sont lancés dans l’aventure de l’aménagement paysager. L’objectif de ce livre fut aussi de repenser le parc à l’anglaise qui semblait alors l’horizon désormais indépassable lesquels avaient démodé définitivement les jardins à la française. Arenenberg, comme le reste de l’Allemagne, fut à son tour touchée par cette nouvelle esthétique paysagère. Si pour lui tout commença par une conversation philosophique avec Goethe en 1810, à Constance, « sa vocation s’éveille, quand à la vue des ruines d’Oberkastel, couvertes de lierre, entourées d’arbres dans un terrain accidenté près d’une cascade, il a l’intuition du parc magnifique qu’on pourrait y créer. Il empruntait ses propres éléments, afin de la magnifier, la beauté ne dépendant pas d’un matériau quelconque mais de combinaisons inépuisables du matériau. »

Louis-Napoléon le « merveilleux jardinier »

Lors des aménagements du parc entourant le « château d’Arenenberg » selon un rythme soutenu au début des années 30, Louis-Napoléon est complètement partie prenante. Sa mère y voit dans les travaux d’aménagement du parc, surtout après les dramatiques évènements qu’ils ont vécu en Romagne et en Italie, un excellent dérivatif pour son fils. Ainsi elle écrit : « Louis s’est jeté dans les inventions. Son fameux pont a très bien réussi. Nous sommes passés dessus sans tomber dans l’eau. Voilà un grand succès et j’encourage beaucoup toutes ses inventions là, car cela ne fait de tort ni à lui ni à personne et il vaut mieux passer son temps ainsi que de s’occuper de la triste politique. » Pourtant si la politique le quittera plus, Louis a ainsi l’occasion de s’impliquer personnellement dans les travaux d’aménagement du parc et bien plus que la seule construction d’un pont qu’on ne sait plus d’ailleurs situer aujourd’hui. Plus tard Louis-Napoléon est contraint à l’exil en Grande-Bretagne, tente à Boulogne une marche sur Paris qui échoue et se retrouve à partir de 1840 prisonnier politique dans la forteresse de Ham. Là « j’ai pu sur une courtine labourer un petit espace de terre et j’y plante force graines et arbustes » écrit-il à un ami depuis sa prison, histoire de ne pas perdre la main mais très révélatrice de son goût et sa passion pour les plantes, héritage génétique et apprentissage sur le terrain. Dans son livre « Louis-Napoléon prisonnier. Du fort de Ham aux ors des Tuileries », Juliette Glikman rappelle que « passionné de jardinage, à l’instar de sa mère, Louis-Napoléon obtient le droit de cultiver quelques arpents. La distraction a le mérite de rendre ses heures de sorties plus variées, grâce au plaisir « de remuer quelques mètres cubes de terre ». Dans un petit coin de courtine, il laboure la terre, et y plante force fleurs et arbustes, couvant ses oignons « avec des yeux paternels » : rosiers sur la courtine, chèvrefeuille près de la tour du connétable, dont « les rameaux luxuriants finirent par lui dérober les murs de sa geôle ». Les floraisons permettent d’égayer les murs aveugles, « petite niche verte » qui abrite des fortes chaleurs, tout en recréant la douceur de la campagne. Sans oublier les bouquets offerts aux amis et tendres relations. » Même le préfet de la Somme, si attentif aux faits et gestes du prisonnier y va à son tour de son commentaire : « Livré à lui-même et isolé du duc de Montholon, le Prince renoncerait bientôt à se poser en chef de parti. Il est d’un naturel doux et porté à une forte méditation mélancolique qui l’absorberait bientôt complètement s’il n’était pas excité par une action étrangère. Son occupation favorite, après l’étude, est la culture d’un petit jardin qui avoisine le pavillon qu’il habite. » Excité a bien dit Monsieur le Préfet. Cette excitation pour le jardinage participe en outre au culte qu’il porte pour sa mère en plantant ses fleurs préférées. Puis vint le temps de l’évasion en 1846 et d’un nouveau séjour en Grande-Bretagne. Chacun sait combien ce séjour a été pour lui très formateur en découvrant, outre la grande industrie britannique et ses avancées technologiques, les parcs et jardins en particulier londoniens. On imagine dès lors un jeune Prince happé par la vie sociale britannique, épris certes de fêtes et de rencontres, mais agrémentées aussi de visites d’usines et de mines. Mais ce qu’on oublie généralement de préciser c’est qu’une de ses occupations concrètes et loin de cette image d’un Prince jovial, fut d’être à son tour « artiste » paysagiste. Ce métier ’il le connait. Il l’en a fait l’apprentissage à l’âge de ses vingt ans en Suisse, chez lui à Arenenberg. En effet Eryck de Rubercy, dans sa préface du livre d’Hermann Von Pückler-Muskau, indique qu’en « en Ecosse, il avait notamment embelli le parc de Brodick Castle appartenant au duc de Hamilton, qui dit un jour de lui quand il fut devenu Napoléon III : c’était un merveilleux jardinier paysagiste et, si jamais il perdait sa place, je le prendrais volontiers comme jardinier en chef. » Louis-Napoléon n’était pas seulement artilleur mais il était aussi jardinier, le seul métier qu’il ait peut être jamais apprit, avec passion, et qu’il exerça professionnellement avec comme on vient de le voir les félicitations de son employeur prêt à le réembaucher promptement.

Le jardinier s’est fait Empereur

Dans le vaste programme de rénovation urbaine dirigée par le Préfet Haussmann, mais faut-il encore insister sur ce point, orientée et conduite par Louis-Napoléon Bonaparte, désormais Empereur des Français, les jardins, les squares et les parcs qu’il s’agisse de Paris ou des grands villes françaises, vont tenir une place essentielle, moins dans l’esprit du Préfet que dans la vision urbanistique de Napoléon III. C’est bien le petit-fils de l’Impératrice Joséphine, le fils de la Reine Hortense, l’aménageur du parc d’Arenenberg, le paysagiste du Duc de Hamilton, le modeste jardinier de la prison de Ham qui prend en main ce qui le passionne plus que tout : les parcs et jardins. Le jardinier s’est fait Empereur et il compte bien conduire directement les projets. Ce qui est remarquable et souvent ignoré, c’est cette implication personnelle de l’Empereur dans la création des grands parcs parisiens. Compte tenu de son parcours, sa formation horticole et paysagère acquise dès sa jeunesse, vont lui permettre d’imprimer ses choix en ne laissant pas aux seuls techniciens le soin de décider. Comme partout en Europe en ce début du XIXème siècle chacun s’efforce de dépasser ou de renouveler la notion de parc à l’anglaise. En France on trouve aussi des personnalités qui tentent de répondre à ce besoin de renouvellement comme Paul de Lavanne ou Louis-Sulpice Varé. Ce dernier va être chargé d’entreprendre l’aménagement du bois de Boulogne et échoue. Devant une telle situation le nouvel empereur entend reprendre les choses en main. Il est si fidèle à celui qui l’a surement accompagné dans l’élaboration de sa pensée paysagère, Hermann Von Pückler-Muskau, qu’il n’est pas surprenant de le retrouver auprès du nouveau chef de l’Etat pour surmonter ce premier échec. Là encore la contribution d’Eryck de Rubercy est tout à fait éclairante : « Quelque vive qu’ait pu être son admiration pour Louis-Philippe, Pückler en éprouva davantage encore pour Napoléon III, qu’attiré par les splendeurs de la « fête impériale » qui se déroulait aux Tuileries, il eut le désir de connaitre. C’est ainsi qu’il se rendit à Paris dans les premiers jours de 1854, et aussitôt invité à la Cour, il revit ces salons où Louis-Philippe l’avait reçu vingt ans auparavant. Une passion partagée les rapprochait : celle des jardins (…). Une fois au pouvoir, Napoléon III reprit cet agréable labeur en aménageant le bois de Boulogne et le bois de Vincennes, puis créant le parc des Buttes-Chaument. Pückler arriva fort à propos au moment où il dessinait de sa main les tracés du bois de Boulogne ; et le 18 août 1854, il écrivit à Petzold, le jardinier en chef de Muskau :
Depuis que nous nous sommes vus, j’ai travaillé, dans le sens littéral du mot, avec l’empereur des français au bois de Boulogne ; je suis heureux de voir combien l’art des jardins est de plus en plus en faveur et mieux compris.
De fait, Napoléon III soumit à Pückler les plans du Bois, et leurs compétences s’associèrent pour donner à la forêt inculte qui s’ouvrait aux portes de Paris un aspect de nature idéalisée, conformément aux traits communs de leur esthétique des parcs, mûrie à l’école anglaise. Le désir de revoir Paris le ressaisit en 1862, quand il voulut admirer la splendeur épanouie du bois de Boulogne, du jardin des Tuileries, de celui du Luxembourg, et du bois de Vincennes. »

En conséquence Paris sous l’emprise de son jardinier en chef, Napoléon III, se couvre à la fois de grands parcs comme jamais auparavant, ainsi que de squares, 24 très exactement ; avec comme cahier des charges impérial : mettre un square ou parc à la portée des parisiens, en particulier les enfants, riches ou pauvres, en moins de dix minutes. Dans son ouvrage « L’art des jardins sous le Second Empire » Luisa Limido rappelle que « ce qui est commun à la plupart de ces nouveaux jardins parisiens c’est leur caractère presque réalisés entre 1857 et 1860, deviennent bientôt les espaces de prédilection du peuple. Le square du Temple est fréquenté par les ouvriers des ateliers voisins, par les ménages de travailleurs ; les femmes apportent leur ouvrage et causent en surveillant leurs enfants. « On n’y joue pas, on s’y repose », lit-on dans la description donnée dans Paris-Guide. »
En effet le grand principe napoléonien est le principe d’accessibilité alors qu’on a trop souvent mis en exergue le seul principe haussmannien de la circulation ou de la fluidité : fluidité de l’eau potable, des eaux usées, des marchandises, des voyageurs, des véhicules attelés ou des piétons. Néanmoins cette fluidité n’a qu’un objectif : notamment accéder à un ailleurs, un autre monde et en particulier à un square ou à un parc.

Pour réaliser son projet Napoléon III a bien compris qu’il fallait constituer une équipe compétente pour mettre à profit de nouvelles techniques. Car il n’y a pas qu’Hausmann, qui d’ailleurs ne dispose que peu de compétences horticoles. Pour le Préfet ce sont d’abord les grands programmes d’aménagement urbanistique qu’il faut mener à bien avec Alphand ou Davioud si souvent cités. Un autre personnage va s’imposer dans cette épopée parisienne, lui aussi venu de Bordeaux dans le sillage d’Hausmann et Alphand, c’est Jean-Pierre Barillet-Deschamps.

Jean-Pierre Barillet-Deschamps, l’autre jardinier

La figure et l’œuvre de Jean-Pierre Barillet-Deschamps a aujourd’hui malheureusement pratiquement disparu des mémoires sachant qu’Hausmann, Préfet de la Seine et Alphand ingénieur en chef du Service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris, ont tout fait pour le gommer, déjà en leur temps. Né en 1824 à Saint-Antoine du Rocher en Inde et Loire près de Tours, il doit sa formation à une institution très originale et si typique du XIXème siècle, à savoir une colonie pénitencière. Fondée par le juriste et néanmoins philanthrope Frédéric-Auguste Demetz la « Colonie agricole pénitencière de Mettray » située dans sa commune de naissance, est destinée à donner aux délinquants mineurs une éducation et un apprentissage pour ensuite les placer dans les fermes qui déjà à cette époque manquait de main d’œuvre qualifié. Lui-même ouvrier sans formation au service de son père simple jardinier, Jean-Pierre Barillet-Deschamps va profiter non seulement d’une formation en tant que formateur des usagers du centre d’apprentissage mais aussi d’une initiation aux nouvelles méthodes agricoles car La Mettray se veut aussi un centre d’expérimentation agricole ouvert à toutes les possibilités d’amélioration et de perfectionnement. Il y réussi tellement bien que M. Demetz fonde sur lui de grands espoirs et l’envoie à Paris pour acquérir de nouveaux savoirs. C’est ainsi qu’il suivra des cours au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris si riche en plantes exotiques et peu connues. Revenu à La Mettray en 1847 et il est nommé aussitôt « Jardinier en chef ». Ensuite il se marie avec une dénommée Deschamps, d’où son nom Barillet-Deschamps. Native de la Gironde, le couple s’installe à Bordeaux pour se lancer dans la production horticole. C’est à Bordeaux bien entendu qu’il intègre l’équipe des « experts ». Le préfet de l’époque un certain Georges Hausmann, ne tarde pas à être conquis par ce nouveau pépiniériste capable de proposer des plants ou des plantes, en grande quantité et à des prix acceptables pour le Préfet, y compris pour des programmes de reboisement ou des travaux municipaux de fleurissement. On doit à Jean-Pierre Barillet-Deschamps, par exemple, l’introduction et donc l’acclimatation, de plants de bananiers si simple à multiplier sachant qu’il s’agit d’une herbe. On imagine à l’époque l’effet visuel d’introduire dans les massifs publics des bananiers, mais aussi des bambous, des palmiers qui résiste au gel ou des arums. Du jamais vu ! Mieux encore ces nouvelles plantes sont désormais accessibles chez M. Barillet-Deschamps par tous ceux qui ont assez d’argent pour acheter ces « nouvelles » plantes.Ce jardinier extraordinaire est si extraordinaire qu’il est même capable de vous vendre une serre clef en main pour que chacun puisse ensuite se construise son jardin exotique. De la multiplication des plantes produites en grandes quantités avec possibilités de rechercher les effets de masse, l’aménagement-paysager est l’étape suivante.

Hausmann nommé Préfet de la Seine, notamment suite à la fameuse visite du Prince-Président à Bordeaux en octobre 1852 qui avait été émerveillé par la profusion florale des parterres, appelle Jean-Pierre Barillet-Deschamps pour prendre le poste de « jardinier du Bois de Boulogne » puis « Jardinier en chef du Service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris ». On se rappelle que Varé avait échoué dans l’aménagement du bois de Boulogne et l’Empereur avait dû reprendre lui-même le projet. A Barillet-Deschamps de s’y atteler sous le regard expert de l’Empereur : c’est pour lui l’épreuve de vérité. Il devait convaincre Napoléon III de ses qualités ou disparaitre. Alphand son supérieur hiérarchique direct pouvait craindre lui aussi pour son avenir et contrôla tous ses projets avant transmission au chef de l’Etat. Mais il passa l’épreuve brillamment. En 1855, comme jadis à Bordeaux , il met en place un établissement horticole dénommé « Le Fleuriste de la Muette » pour subvenir aux énormes besoins en plantes et autres sujets, de la Ville de Paris, ce qui lui sera un jour reproché en sous entendant qu’il avait manifestement mélangé en sa faveur les intérêts son entreprise avec ceux de la Ville de Paris. En attendant le succès est là et sa biographe, Luisa Limido, en fait ainsi le résumé : « Il participe donc à l’aménagement du bois en tant qu’horticulteur, et il se consacre à la création du Pré-Catelan et de toutes ses attractions, en particulier du théâtre des fleurs et du château d’eau ; il s’occupe également du lac Saint-James, des mares et des pépinières d’Auteuil et de Longchamp, du jardin d’acclimatation, de l’avenue de l’Impératrice ( aujourd’hui avenue Foch) et du Fleuriste de la Muette. A l’autre et avec les ingénieurs, les sites des Minimes, de Gravelle, de Saint-Mandé, de Charenton.

Une fois achevé le réaménagement des bois, Barillet-Deschamps prend ensuite part à la transformation des Champs-Elysées, du jardin du Luxembourg et du parc Monceau (1861), à la création des jardins des Buttes-Chaumont ( 1864-1867) et du parc Montsouris (commencé en 1867 mais terminé seulement en 1878 en raison de la guerre de 1870) ; il réalise également de nombreux squares et l’ensemble du systèmes des parterres et des rangées d’arbres destinées à relier entre elles les principales réalisations. Bref, il contribue d’une façon déterminante à la plupart des créations paysagères qui voient le jour à Paris entre 1855 et 1869, période durant laquelle il est le « Jardinier en Chef de la Ville de Paris ». Louis Sulpice Varé, d’humble extraction comme Barillet, ainsi que Paul de Lavanne, comte de Choulot, les deux grands paysagistes français du début du XIXème siècle, seront ainsi éclipsés par le nouveau et jeune paysagiste de l’Empereur. Mieux encore il sera invité à sortir de Paris pour intervenir en faveur de plusieurs parcs de grandes villes françaises (Lille ou Marseille par exemple) ainsi que pour des projets privés comme le nouveau château du Baron Isaac Pereire à Gretz-Armainvilliers en Seine et Marne. Enfin sa renommée sera aussi internationale pour dépasser très largement les frontières nationales. D’où vient la cause de cet engouement national et international pour le jardinier de Saint-Antoine du Rocher ? Avec Napoléon III qui le soutiendra et l’encouragera, il a inventé un nouveau style de jardin, le jardin napoléonien, le jardin Second Empire que beaucoup chercheront dès lors à imiter.

Le jardin Second Empire

A côté du jardin dit « à la française » et du parc « à l’anglaise » existerait-il un autre style de parc, celui du Second Empire ?
Pour répondre à la question il convient de tenter de présenter cet art paysager nouveau issu de l’imagination et la rencontre improbable de deux jardiniers, l’un venant des rives du lac de Constance et l’autre d’une colonie pénitencière pour jeunes délinquants.
Le jardin du Second Empire et c’est sa première originalité, n’est pas marqué par le choix d’un emplacement ou d’un lieu exceptionnel où le jardin viendrait apporter une touche finale. Bien au contraire à l’origine du jardin Second Empire on trouve souvent un lieu abandonné de tous comme une ancienne carrière, à la fois dépotoir et lieu de perdition. Le parc des Buttes-Chaument est à cet égard emblématique, de même que le parc Montsouris. Cet aspect a été maintes fois souligné par les historiens comme symbole pour le régime impérial d’une entreprise de régénération et d’émancipation. Là où depuis des années il n’y avait plus rien, va surgir un jardin ou un parc non plus offert à la seule vue d’un seigneur ou d’un grand bourgeois, mais offert au plus large public sans aucune distinction sociale. Pour y parvenir les dernières techniques seront mobilisées. On a beaucoup reproché à ces jardins une débauche de béton. En effet pour la première fois et très paradoxalement le béton, et le béton armé, sera massivement employé pour réaliser des ponts, des collines, des grottes, des rivières artificielles.

Mais l’art des jardins du Second Empire c’est justement d’utiliser ce nouveau matériau pour « racheter » l’emplacement initial et en faire un lieu de promenade exceptionnel. Pour Antoine Picon c’est l’archétype du « jardin d’ingénieur ». Pour lui « C’est le lien très particulier qui se noue entre nature et technique qui nous retiendra principalement. S’il présente un caractère quelque peu paradoxal, on l’a dit, ce lien s’avère simultanément essentiel à la compréhension du projet haussmannien sur Paris. En même temps que la nature se trouve en quelque sorte supportée et mise en scène au moyen de la technique, elle révèle l’ambition du nouveau Paris du Second Empire d’exercer une influence littéralement civilisatrice sur les classes populaires. Réseaux des réseaux, puisqu’il mobilise l’attention des meilleurs ingénieurs d’Haussmann, le système des plantations dont fait partie le parc des Buttes-Chaumont renvoie à la volonté de transcender les clivages entre classes sociales au moyen de leur commune participation à une vie urbaine fondée sur la domestication de la nature.». Si il y a bien « domestication de la nature », l’objectif est aussi que la « nature » reprenne ses « droits » en réinvestissant les cascades, les surplombs et les grottes, pour faire disparaitre toute trace de technicité. C’est cela aussi tout l’art des jardins du Second Empire c’est de faire croire que tout cela est « naturel », même les balustrades ne sont pas lisses mais cherchent à imiter le lierre. Rien n’est laissé au hasard, au contraire les moindres détails en témoignent. Car le but recherché est bien de « transporter » le visiteur vers un ailleurs plus ou moins idéalisé mais qui peut devenir facilement réalité. Le jardin impérial est là pour soulever les « oh !» et les ah ! ». En effet le Second Empire est l’empire des réseaux : réseaux d’avenues, réseaux de chemin de fer, réseaux d’eau potable et réseaux d’égouts sans oublier le télégraphe ou le canal de Suez.

C’est fait le monde s’est mis en mouvement. Tout devient accessible. Qu’il s’agisse de la Mer de Glace que le couple impérial visite en 1860 après une excursion en vallée de Chamonix, ou des grands sommets des Alpes comme le Cervin gravis en 1865 ainsi que comme l’aiguille Verte le plus haut sommet entièrement français. Le jardin du Second Empire devient une agence de voyage. C’est ainsi que la ligne de chemin de fer fait partie intégrante du parc comme le montre si bien le parc Montsouris traversé et fracturé aujourd’hui par la ligne du RER B. Non ce n’est pas une erreur ou un effet disgracieux. C’est délibérément voulu pour imprimer au parc une idée de mouvement tout en entendant le cri strident de la locomotive et en devisant sur son panache de fumée blanche. La locomotive ! Pour y parvenir il convient d’écarter toute menace de monotonie que le classique jardin à la française avec ses allées rectilignes, ses espaces si bien soignés, pouvait susciter. Ici pas d’allées rectilignes mais des courbes comme celles de la ligne ferroviaire. A l’instar également des motifs d’un châle du Cachemire, le parc est émaillé d’arbres exotiques encore jamais vus à Paris comme l’araucaria du Chili, le séquoia géant des montagnes rocheuses, le canna ou le paulownia imperialis décrit par Siebold , le grand spécialiste de la flore japonaise reçu d’ailleurs par Napoléon III aux Tuileries à son retour du Japon. Comme l’indique si subtilement Luisa Limido dans son ouvrage « L’art des jardins sous le Second Empire », « le tracé des allées est donc lié aux perspectives, habilement ménagées sur les points les plus remarquables de la composition. Les vues sont accompagnées par des plantations en massifs ou en groupes qui en limitent le champ, de façon à les multiplier et à les varier autant que possible.

Cette succession d’images qui en résulte et qui souligne le mouvement qui règle la composition, n’a cependant plus rien à voir avec le spectacle que peut offrir le jardin romantique : on doit désormais piquer à vif les sens du promeneur par la nature exposée au regard. Le jardin romantique se voulait porteur de messages philosophiques, ou du moins culturels. Celui du Second Empire a décidé de montrer que la nature, rien qu’elle. Et de citer aussitôt Georges Sand laquelle écrivait en 1867 ces propos qui résonnent d’une étrange modernité contemporaine : « Apollon et ses nymphes, Neptune et Amphitrite n’ont plus rien à nous dire (…). La pensée de notre époque vise à nous faire aimer la nature. Le romantisme nous a débarrassés des fétiches qui ne nous permettaient pas de la voir, de la comprendre et de l’aimer pour elle-même. » En effet au-delà du béton et des techniques employés c’est tout l’art de Jean-Pierre Barillet-Deschamps de tout faire pour que la nature s’empare du jardin ou du parc en faisant apparaitre des arbres à la fois inconnus et de grande taille grâce des techniques de prélèvement et de transplantation jamais encore utilisées. Cet art il ne s’appliquera pas seulement à aux grands parcs parisiens. Au contraire dès leur apparition dans la capitale les propriétaires de châteaux ou de grandes demeures n’auront de cesse aussitôt de vouloir bénéficier d’une copie, mais cette fois chez eux et derrière les hauts murs de leurs demeures. C’est ainsi que Jean-Pierre Barillet-Deschamps va devenir le grand paysagiste en vue, adulé et recherché comme en témoigne la commande qu’il reçoit du baron Isaac Pereire, propriétaire du château d’Armainvilliers en Seine et Marne. Dans ce domaine situé le long de la ligne Paris Belfort de la Compagnie de l’Est, l’objectif du Baron Pereire, propriétaire de cette Compagnie et passionné de locomotives ( il en a fait installer une dans le hall d’entrée de son château…) est de confier à Jean-Pierre Barillet-Deschamps le remodelage de son parc et de gommer un espace dévasté par des coupes de bois et des constructions nouvelles. De quoi s’agit-il ? Le baron a été contraint de raser une partie de la forêt de son parc pour construire en lisière de la ligne de chemin de fer des ouvrages hydrauliques de grande ampleur destinés à capter des sources destinées ensuite à alimenter ses étangs. Ainsi cet espace boulversé par ces nouvelles constructions défigure le parc.

L’idée géniale de Barillet-Deschamps sera de proposer au Baron Pereire de construire dans cette partie spécifique de sa propriété une « gare-jardin ». Le concept de Barillet-Deschamps est le suivant : les invités du Baron venant en chemin de fer de Paris descendent sur un quai, puis empruntent un escalier souterrain les conduisant dans une grotte et ressorte dans un jardin extraordinaire avec des belvédères rocheux artificiels offrant des points de vue aériens, des grottes décorées d’une myriade de stalactites (en béton armé bien entendu) au bord d’une pièce d’eau entourée d’arbres exotiques. Ce jardin traversé, un phaéton est à votre disposition, direction le château d’Armainvilliers ; le Baron Isaac Pereire vous attend pour recueillir vos impressions. Luisa Limido indique pour sa part que Barillet-Deschamps « sans référence particulière à une réalisation précédente, (…) constitue, par la sophistication de sa composition et par la profusion de ses éléments décoratifs, une sorte de sublimation de tous les jardins publics parisiens. Pereire a voulu par ce choix marquer son pouvoir ; et la décoration particulièrement ostentatoire du parc s’explique encore par la proximité des Rothschild, grands rivaux des Pereire. » Cette « gare jardin » a été réalisée en 1864, année où Jules Verne publie « voyage au centre de la Terre ». On y retrouve les caractéristiques du jardin Second Empire et donc de Barillet-Deschamps autour d’un tryptique structurant : une zone dévastée ou abandonnée, une nature reconstruite, un voyage émotionnel. L’émotionnel et l’imaginaire ont succédé au symbolisme des élites de jadis, et c’est bien ce en quoi le jardin Second Empire est d’une étrange modernité. La nature et les paysages sont là pour susciter des émotions individuelles à travers des voyages imaginaires portés par un art nouveau des parcs et jardins et surtout par les visiteurs de ces parcs et jardins : à chacun son aventure, le tout gratuit et en restant à Paris. D’ailleurs Jules Verne ne fut pas lui-même un grand voyageur intrépide, seulement un peu marin à ses heures.

Le modèle de jardin ou de parc crée par Jean–Pierre Barillet-Deschamps et adopté avec enthousiasme par l’Empereur Napoléon III qui a trouvé chez lui un fidèle exécuteur, représente le jardin Second Empire. Fort de ce succès il sera très vite demandé à travers le monde. La carrière internationale de Jean-Pierre Barillet-Deschamps peut dès lors débuter, il est en effet devenu le paysagiste à la mode. Entre temps le jardinier de la Ville de Paris a créé son agence et ses établissements horticoles, ce qui lui sera reproché comme entretenant la confusion des genres. Cela dit le jardin « Second Empire » sera largement exporté en particulier à Bruxelles, à Vienne, ou à Turin. Mais c’est au Caire où il réside à partir de mai 1870 que Barillet-Deschamps donnera toute la mesure de son art à l’occasion de l’inauguration du canal de Suez d’abord pour ensuite être chargé de deux projets majeurs : l’aménagement de la place de l’Ezbékieh et le Jardin d’acclimatation de Ghézireh, étendant jusqu’à Alexandrie son intervention paysagère. Malgré ces projets majeurs il n’hésite pas en outre à répondre positivement à l’appel du Sultan de Constantinople pour lequel il construit un parc le long du Bosphore. Pourtant il n’ira pas plus loin ayant contracté une infection. Dés lors il est contraint de rentrer rapidement en France pour se faire soigner. Et c’est à Vichy-les-Bains où il espérait en vain rétablir sa santé délabrée qu’il décédera le 12 septembre 1873 à l’âge de 50 ans.

Selon Luisa Limido « Si l’art paysager en France, à la différence des autres arts décoratifs, n’a pas su se renouveler dans les années 1920 et 1930, c’est en partie parce que, sous le Second Empire, Barillet-Deschamps a déjà inventé et imposé le « jardin moderne »
Si Hausmann n’est pas l’inspirateur de la rénovation urbanistique de Paris, Jean-Pierre Barillet-Deschamps est un paysagiste novateur au service du projet de Napoléon III, projet impérial qui tire ses origines à la prime jeunesse de l’Empereur. C’est donc une inspiration impériale particulièrement novatrice mise en œuvre par un technicien des paysages de talent qui aboutit à un nouveau concept de jardin à la française. Et cet art se veut fondateur. Il me semble que la notion de « jardin planétaire » ou du « jardin en mouvement » cher à Gilles Clément est issu presque directement du jardin du Second Empire comme en témoigne par exemple le jardin André Citroën à Paris. A partir d’une friche industrielle Gilles Clément a su créer un jardin en mouvement permettant à la flore de s’épanouir, enrichi par 2 grandes serres tropicales, l’ensemble émaillé de jeux d’eau et de lumière, mettant la technique au service d’une nature libérée invitée à reprendre ses droits de reconquête. La continuité et non la rupture est réelle et sachons reconnaître à Napoléon III, l’empereur parcophile d’avoir donné un élan fondateur dans un domaine, le paysage et l’art des jardins, que nous avions un peu perdu de vue.

Christian BOURDEILLE
Président

Sources :
1° Luisa LIMIDO « L’art des jardins sous le Second Empire »
Editions Champ Vallon 2002

2° Herman Von Pückler-Muskau
Aperçu sur l’art du jardin paysager 
Editions Klincksieck 1998

3° Pierre Branda « Joséphine » 
Perrin 2016

4° Juliette Glikman
« Louis-Napoléon prisonnier. Du fort de Ham aux ors des Tuileries »

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